L’Art au présent

31/01/2019
Locale : 19h00
Paris : 20h00
27 Rue Saint-Guillaume, 75007 Paris, France
France

L’ART AU PRÉSENT

Entrée gratuite (Inscription obligatoire dans la limite des places disponibles).

Pour l'édition 2019 de la Nuit des Idées, Sciences Po fait la part belle à l’art et aux artistes qui interprètent le présent de façon nouvelle. Trois conversations viseront à identifier les mutations des dispositifs de production des œuvres, de l'engagement des commanditaires et des raisons d’agir des artistes dans la Cité. Introduction, depuis Ljubljana et Liège, par Bruno Latour, philosophe, Sciences Po et Vinciane Despret, philosophe, Université de Liège.

PERMIS DE FAIRE POUR UN DROIT A L'EXPÉRIMENTATION

Patrick Bouchain, architecte en dialogue avec Eleftérios Kechagioglou, directeur du Plus Petit Cirque du Monde – ancien Sciences Po. Comment impliquer la jeunesse locale dans la construction d’un nouveau lycée et transformer le chantier en un lieu d’éducation populaire ? Est-ce que l’on peut imaginer, dans un petit village, de construire des logements sociaux ? pourrait-on s’y loger et y travailler ? Et comment faire école, transmettre et généraliser ce qui a été expérimenté, ce qui a porté ses fruits ? La démarche de la Preuve par 7 fait le pari, par l'expérimentation, d'une réponse simultanée à toutes ces questions. La Preuve par 7, assemblage de projets d’architecture et d’urbanisme menés à 7 échelles territoriales, vise à inscrire dans le réel ce que la loi considérait jusqu’à présent comme une simple « possibilité » : expérimenter de nouvelles façons de construire afin de faire évoluer les usages ; mettre le chantier à l’épreuve d’une écologie effective, sans concessions ; retrouver le sens politique de l’acte de construire dans la constitution d’un commun, matériel – le bâti, et immatériel – l’expérience et le savoir partagés. Patrick Bouchain et Eleftérios Kechagioglou, porteurs de la démarche, exploreront et revendiqueront ce droit à l’expérimentation.

L’ART EN COMMUN

François Hers, artiste, en dialogue avec Estelle Zhong Mengual, historienne de l’art, Sciences Po. L’art serait l’affaire des artistes. Nous n’y aurions pas droit de séjour, si ce n’est en tant que visiteurs, le temps d’un weekend. Telle serait la distribution des rôles, fixée une fois pour toutes. Seulement voilà, François Hers, propose une autre règle du jeu, le Protocole des Nouveaux commanditaires. Les rôles changent : les citoyens entrent sur la scène de l’art. Ils deviennent commanditaires d’un genre particulier : il ne s’agit pas de financer une œuvre, mais de formuler « une raison d’être de l’art ». Ici, ce sont des institutrices d’un village qui aimeraient faire de leur école le creuset d’une nouvelle vie pour la commune. Là, c’est le personnel d’un hôpital qui souhaiterait offrir aux familles un lieu digne pour se recueillir. Les citoyens deviennent le point de départ de la création. C’est en dialogue avec eux que l’artiste crée alors une œuvre, pensée spécifiquement pour la situation qu’ils rencontrent. Il s'agira d'explorer les enjeux artistiques et politiques de cette nouvelle manière de faire art en commun.

L’ART CHANGE TOUT LE TEMPS

Daniel Buren, artiste, en dialogue avec Laurence Bertrand Dorléac, historienne de l’art, Sciences Po. Quitte à faire scandale, Daniel Buren a modifié de fond en comble la sculpture dans l’espace public à partir des années 1960 et jusqu’à présent. Il nous a fait entrer physiquement dans la danse pour que tout le monde puisse contribuer à l’œuvre d’art en mouvement permanent. Laurence Bertrand Dorléac l’interrogera sur la révolution qu’il a opérée, et sur l’expérience chaque fois différente de la commande, des Deux Plateaux au Palais-Royal (1986) à La Rotondo a la fuente à México (2018) en passant par le l’Institut Régional des Sourds et Aveugles de Marseille (2000-2003) ou le CHU de Purpan-Toulouse (2015).