Dans le cadre du Forum Génération Égalité, coprésidé par la France et le Mexique et pour répondre aux mouvements internationaux pour la lutte de l’égalité femme-homme, le Service culturel de l’ambassade de France en Corée a animé une série de conférences sur des questions communes aux deux pays. Une mise en lumière essentielle, pour appeler à des changements effectifs et se souder dans un combat collectif.

Le silence qui pesait lourdement sur les femmes victimes de violences sexistes et sexuelles a commencé à se fissurer lorsque, vers les années 2010, une prise de conscience féministe est venue mettre en lumière avec force ce problème d’ordre public. Sur Internet avec le hashtag #Metoo, au travers de romans comme celui de l’écrivaine Cho Nam-Joo, Kim Ji Young née en 1982 ou au sein des entreprises concernant l’égalité salariale, la Corée du Sud, comme beaucoup d’autres pays, est venue réinterroger ses mœurs et traditions, pour bouleverser les structures établies depuis de trop nombreuses années.

À l’occasion des célébrations de la journée internationale pour les droits des femmes et dans le cadre du Fonds d’Alembert et de la promotion du Forum génération égalité co-présidé par la France et le Mexique, le Service culturel de l’ambassade de France en Corée a organisé deux grandes conférences pour aborder les grands enjeux de l’égalité femme-homme.

Le premier débat (en français, et en coréen), sur l’évolution des droits des femmes dans le monde et sur les enjeux au 21e siècle dans la lutte pour l’égalité femmes-hommes, a permis de croiser les regards français, coréens et mexicains sur la question.

Le deuxième débat (en français et en coréen) réagissait aux inégalités salariales avec la présence de deux sociologues françaises, Céline Bessière et Sibylle Gollac. Toutes deux ont publié l’ouvrage Le genre du capital, et se sont questionnées sur les inégalités reproduites dans le cadre familial.

Dans le cadre du Festival international de la bande dessinée de Bucheon, un dialogue passionnant entre les bédéistes française et coréenne Emma et Song Aram s’est ouvert, pour aborder l’évolution de la place des femmes en France et en Corée du Sud.

À travers différents portraits de femmes, les deux autrices se sont interrogées (en français et en coréen) sur la condition féminine dans leur pays respectif, et la manière dont la charge du foyer familial transforme radicalement leur quotidien.

En écho à la campagne des 16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre (du 25 novembre au 10 décembre 2021), et organisé par le Service culturel de l’Ambassade de France en Corée et le Korean Women’s Development Institute (KWDI), une autre discussion (en français et en coréen) s’est ouverte concernant les nouvelles formes de violences issues des évolutions numériques de nos sociétés, en essayant d’apporter des solutions majeures pour renverser ce phénomène mondial subit majoritairement par les femmes.

Enfin, pour clôturer ces débats et encrer ces témoignages, l’écrivaine coréenne Kim Soon et l’écrivaine française Vanessa Springora ont décidé de briser le silence en nous dévoilant pour elles l’importance de la littérature pour s’éloigner des traumas sans les effacer.

Fort du succès de cet évènement et de l’engouement généré autour, et pour aller plus loin, l’Ambassade de France en Corée du Sud envisage d’accompagner une coopération entre le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes et le Korean Women’s Development Institute.

 

— Rédaction : Amanda Mouëllic, Attachée culturelle et Kook-nyeo Han, Chargée de mission livre et débat d’idées.